Il y quelques semaines, je vous suggérais d'interpeller vos élus, ici.
Personnellement, j'ai écrit à mes élus, ainsi qu'à tous les responsables de groupes parlementaires à l'Assemblée Nationale et au Sénat, faisant abstraction de tout engagement politique.
Madame, Monsieur le ou la responsable du groupe ...
Je suis victime des prothèses frauduleuses PIP.
Une de ces prothèses m'a été implantée lors d'une reconstruction suite à un cancer du sein.
Je me sens porte parole de toutes ces femmes angoissées et abandonnées depuis bientôt 2 ans.
Sans le décès d'une femme fin novembre 2011, on ne parlait plus de ce scandale sanitaire.
Je ne cherche pas à faire du sensationnel, simplement à attirer votre attention sur cette crise sanitaire.
Aujourd'hui, environ 30 000 femmes en France sont porteuses de ces prothèses, et approximativement 400 000 dans le monde.
Jean Claude Mas, dirigeant de cette société a reconnu avoir remplacé le gel médical homologué par son gel "maison" et trompé sciemment les contrôles.
Nous avons de nombreuses questions :
- Comment cette fraude a t-elle été possible ?
- Pourquoi les alertes des chirurgiens dès 2008 n'ont été entendues que début 2010 ?
- Pourquoi toutes les femmes ne sont pas prises en charge de la même façon alors qu'elles sont toutes victimes de la même escroquerie ?
Une commission d'enquête parlementaire a été évoquée ces dernières semaines, était-ce un effet d'annonce ?
Je vous sollicite afin qu'elle soit mise en place au plus vite.
Ce que nous demandons
- Que les associations de Victimes soient entendues par cette mission parlementaire
- La reconnaissance de notre statut de Victime de cette fraude.
- La prise en charge de TOUTES les Victimes.
- La création d'un fond de garantie.
En effet, vu l'ampleur de cette crise sanitaire et la difficulté à identifier un ou des responsables solvables, nous ne pouvons plus attendre.
La justice est malheureusement très lente, 18 mois après la découverte de cette fraude, le responsable, Jean Claude Mas, est identifié, a reconnu les faits et n'est toujours pas mis en examen !
"Le Fond de garantie national est la solution la plus juste pour les victimes et la plus sécurisante pour leurs indemnisations".
- De vrais contrôles sur toute la chaîne, de l'autorisation de mise sur le marché en passant par la fabrication et la distribution jusqu'à l'implantation de TOUS les dispositifs médicaux.
- Un suivi épidémiologique de TOUTES les femmes porteuses de ces implants, car aujourd'hui, aucun lien n'est avéré entre ces prothèses et les cas de cancer, mais dans les années à venir ... personne n'est capable de nous le garantir.
Je vous remercie de m’avoir lue et compte sur votre intervention afin que nous soyons entendues.
Je suis à votre entière disposition si vous souhaitez plus de détails.
Veuillez agréer Madame, Monsieur, l’expression de ma haute considération.
Joëlle MANIGHETTI
Je n'ai eu que 2 réponses : Chantal Jouanno et Le groupe CRC (groupe communiste républicain et citoyen) du Sénat. C'est peu, mais mieux que rien !
Le groupe CRC m'a invitée à une réunion de travail hier
13 février 2012 au Sénat :
"Quelle politique publique industrielle, recherche et démocratie sanitaire du médicament en France, en Europe et dans le Monde ?"
Il y avait des Sénateurs dont la Présidente de la Commission des Affaires Sociales du Sénat, Annie David, des médecins, des chercheurs, des représentants de l'industrie pharmaceutique, des associations de victimes ...
De nombreux échanges ont eu lieu sur l'avenir de l'industrie du médicament en France, sur la recherche ...
Les associations de victimes ont demandé que soit pris en compte la notion de risque lié aux médicaments ainsi que la responsabilité des laboratoires et l'indemnisation des victimes des évènements indésirables.
Je suis intervenue pour parler des victimes des prothèses frauduleuses PIP afin de réclamer une nouvelle fois la création de la mission d'enquête parlementaire, la prise en charge de toutes les victimes, par le biais de la création d'un fond d'indemnisation.
J'ai insisté également sur la nécessité de revoir tout le circuit de mise sur le marché des dispositifs médicaux, de l'autorisation à la fabrication, en passant par la distribution, l'implantation et le suivi.
J'ai été écoutée et entendue.
La commission d'enquête parlementaire a été créée (ici) et les associations de victimes seront auditionnées par cette dernière.
C'est un petit pas, mais dans notre pays, les politiques et la justice prennent leur temps !
Ce qui est important c'est que tous, politiques et institutions sanitaires, ont pris conscience des problèmes liés aux circuits des médicaments et des dispositifs médicaux avec le Médiator et les prothèses PIP et que tous ont à coeur que de tels scandales sanitaires ne puissent plus se reproduire.
Article écrit par Victime de prothèses PIP