Le scandale des implants mammaires PIP a révélé que les dispositifs médicaux n'étaient pas soumis aux mêmes règles que les médicaments et surtout a mis au grand jour les failles de toute la chaîne, de la mise sur le marché, à la fabrication, en passant par la distribution et le suivi des évènements indésirables.
L'absence de registre rend impossible de prévenir toutes les porteuses,
certaines femmes ignorent encore qu'elles portent ces implants.
Aucun contrôle véritable n'est fait avant la mise sur le marché, le marquage "CE" n'offre aucune garantie, aucun contrôle inopiné n'est organisé.
Xavier Bertrand, ministre de la santé, a demandé fin décembre que les réglementations soient revues au niveau français mais aussi européen.
Les députés de la commission européenne de l'environnement et de la santé publique annoncent un projet de nouvelle réglementation finalisé pour mars 2012. (voir ici)
Ils sont conscients des problèmes soulevés par la fraude des implants mammaires PIP et reconnaissent le manque de traçabilité et surtout l'insuffisance des coopérations européennes mais également internationales concernant ces dispositifs.
Les autorités nationales pourront également intervenir une fois le marquage "CE" obtenu, certains députés envisagent des contrôles inopinés.
Les chirurgiens plasticiens britanniques (BAAPS) proposent de durcir les règles de l'exercice de leur profession afin de protéger leur crédibilité. (voir ici)
Voici notamment ce qu'ils proposent :
1. L’interdiction de toute publicité concernant la chirurgie esthétique. De la même manière que les médicaments sur prescription ne peuvent faire de la publicité auprès du grand public, les procédures médicales et chirurgicales en médecine esthétique ne devraient pas être l’objet de publicité.
2. Établir un registre pour tous les types d’implants destinés à tous les sites (sein, fesses, pectoraux…).
3. Intégrer les dispositifs de comblement des rides au nombre des dispositifs concernés par la nouvelle réglementation: Le BAAPS rappelle qu’actuellement, ces produits injectables passent, comme les implants mammaires, par un simple marquage CE.
4. Établir un registre des praticiens en médecine esthétique et par laser, avec enregistrement obligatoire et gestion par une entité indépendante comme la Commission de la qualité des soins.
5. Mettre en place un "audit" annuel de chaque chirurgien, comme c’est le cas, déjà, pour les chirurgiens membres du BAAPS.
6. Réviser totalement les conditions d’obtention du marquage CE.
Aujourd'hui, la chirurgie esthétique se développe à grande vitesse dans tous les pays, il est grand temps d'établir des règles strictes.
Malheureusement, il faut toujours des catastrophes pour que nos politiques prennent conscience des problèmes.
Si cette crise sanitaire mondiale pouvait aboutir à un renforcement des réglementations, les femmes n'auront pas souffert pour rien.
Article écrit par Victime de prothèses PIP